Zoom sur le projet
Le contexte
Le Togo fait partie des pays de l’Afrique de l’Ouest où l’épidémie du VIH est de type généralisé avec des disparités entre les groupes de population, entre les différentes régions du pays et entre les sexes.
Le nombre de personnes infectées par le VIH a fortement diminué grâce à la disponibilité des traitements antirétroviraux (ARV) et aux mesures de prévention (Source PSN 2016-2020). Malgré ces efforts, l’épidémie tend à se concentrer dans des groupes spécifiques dont entre autres les Hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) et les Professionnelles de sexe (PS).
En effet, les HSH et les PS sont exposés à la transmission du VIH de façon disproportionnée par rapport au reste de la population avec un taux de prévalence VIH respectivement de 13% (HSH) et 11,7% (PS) contre 2,5% dans la population générale. (Source PSN 2016-2020).
Sur le plan juridique et sociopolitique, le contexte n’est pas favorable à l’épanouissement des HSH et des Professionnelles de sexe. La plupart de ces personnes sont obligées de se conformer avec les stéréotypes sociaux et, à défaut, se cacher.
Cette hostilité se manifeste surtout dans l’article 88 du code pénal togolais du 13 août 1980 qui rend passible de peine de réclusion allant de 3 à 5 ans ainsi qu‘une amende pouvant aller de 100.000 francs à 500.000 francs CFA toute relation sexuelle entre personnes de même sexe. Et ce même si ces dernières sont adultes consentantes.
La situation est devenue plus préoccupante par le vote, dans le dernier trimestre de 2015, d’une loi durcissant la pénalisation des pratiques homosexuelles et du travail de sexe. L’article 393 du code pénal maintient les peines d’emprisonnement et endurcit les sanctions pécuniaires à l’endroit des homosexuels. La peine pécuniaire est passée de 100.000-500.000 (ancien code) à 1.000.000 – 3.000.000 de francs CFA, dans le code pénal reformé.
Au plan social et sociétal, la violence comme la stigmatisation et la discrimination constituent les principaux facteurs qui aggravent la vulnérabilité des populations clés.
Lorsque la stigmatisation apparaît, les individus préfèrent souvent ne pas connaître leur statut VIH. Cet état de fait risque d’accélérer la progression de la maladie pour eux-mêmes et d’accroître le risque de transmission du VIH à d’autres personnes.
Le fait d’engager un processus de réduction de la stigmatisation implique de prendre des mesures d’éducation pour changer les croyances et les attitudes. Par contre, éliminer la discrimination nécessite des actions au niveau des lois et de la justice.
C’est dans ce cadre que l’ONG Espoir Vie-Togo met en œuvre depuis 4 ans un projet dénommé PACTE-VIH à travers FHI360. PACTE-VIH est un projet de prévention et de prise en charge du VIH/SIDA en Afrique de l’Ouest au profit des populations clés. Il est mis en œuvre au Togo par les ONG EVT pour ce qui est des MSM et l’ONG FAMME pour ce qui est des PS.
En bref
- Objectif global : Le centre d’intérêt de ce projet est de réduire à long terme, la prévalence du VIH au sein des populations clés au Togo à travers deux grands axes qui sont : le renforcement de la prévention et la création d’environnement favorable.
- Bénéficiaires : Hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres
- Localités cibles : Lomé et Kara
- Montant : 63 801 373 FCFA
- Financement : FHI 360
Avec l’aimable soutien de
Les principales activités
Axe 1: Améliorer l’accès des populations clés à la prévention et aux soins de haute qualité à travers des programmes complets
Les activités menées sont les suivantes:
- Organiser des activités IEC/CCC (causeries de groupe et entretiens individuels) avec distribution des préservatifs et gels lubrifiants;
- Diagnostiquer et traiter des IST
- Promouvoir le CDV
- Améliorer l’accès au traitement,
- Faire des consultations médicales
Axe 2 : créer un environnement favorable pour une optimisation des activités de prévention du VIH destinées aux populations clés
Les activités menées sont les suivantes:
- Organiser des rencontres régulières d’échanges et de sensibilisation à l’endroit des leaders communautaire, d’opinions, religieux, ect.
- Organiser des visites de plaidoyer auprès des responsables de structures de prise en charge;
- Promouvoir l’autonomisation des populations clés
Les principaux résultats
2014 - 2015
- 5 122 ont été touchées par entretiens individuels / causeries de groupe,
- 5 122 ont été sensibilisées sur la gestion des déchets (préservatifs et gels),
- 3 310 personnes ont été sensibilisées sur la VBG, la stigmatisation et la discrimination,
- 1 253 personnes ont bénéficié du Conseil Dépistage Volontaire (CDV) et ont reçues leurs résultats,
- 95 personnes ont été dépistées positives au VIH,
- 1 476 personnes ont été consultées pour une IST
- 235 personnes ont été diagnostiquées et/ou traitées pour une IST
- 225 466 préservatifs masculins ont été distribués,
- 225 466 préservatifs masculins ont été distribués,
- 18 visites de plaidoyer ont été réalisées à Lomé et à Kara,
- 42 policiers, leaders religieux et autres ont été sensibilisés sur la thématique des HSH.