Activité

NOTE DE PLAIDOYER A L’OCCASION DE LA JOURNEE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA

« En cette Journée mondiale du Sida, rappelons que lutter contre le VIH tout en passant par une approche inclusive est cruciale, notamment pour protéger les droits des usagères et usagers de drogues. Ces personnes sont souvent marginalisées et vulnérables, face au VIH comme à la stigmatisation, ce qui entrave leur accès aux soins. Pour réduire la propagation du VIH et promouvoir les droits humains, il est essentiel d’assurer des politiques de réduction des risques, un accès sans jugement aux traitements, et de dépasser les préjugés. En intégrant toutes les voix, nous avançons vers un monde libéré du VIH/SIDA« . Agbogbo Komi (Olive), Pair éducateur.

DROITS ET DIGNITES POUR TOUS: VERS UNE REFORME INCLUSIVE DES LOIS SUR LES DROGUES AU TOGO

Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONG Espoir Vie Togo renouvelle son engagement à mettre fin à l’épidémie de sida en promouvant les droits de l’homme et l’accès équitable à la santé pour tous, en mettant l’accent sur l’importance du dépistage du VIH et la nécessité urgente de réformer les lois sur les drogues au Togo.

L’Importance du Dépistage du VIH

Le dépistage du VIH est une pierre angulaire dans la lutte contre le sida, car il constitue le premier pas vers le traitement et la prévention. Saviez-vous que lorsque le VIH est dépisté tôt, les personnes vivant avec le virus peuvent commencer un traitement antirétroviral qui réduit la charge virale à des niveaux indétectables, empêchant ainsi la transmission du virus et permettant aux personnes concernées de mener une vie saine? Or, au Togo, certaines personnes ignorent toujours leur statut sérologique en raison de la stigmatisation, du manque d’accès à l’information, ou de services inadéquats. Le Togo est à 89% pour le premier objectif des 95%, il lui manque donc 6 points pour l’atteindre d’ici 2025. Pour surmonter ces obstacles, nous devons multiplier les campagnes de sensibilisation, rendre le dépistage confidentiel et accessible dans toutes les régions du pays, et surtout, démystifier le VIH en tant que maladie honteuse.

Chacun a le droit de connaître son statut, et pour ce faire, le dépistage doit être gratuit et à la portée de tous.

Réforme des Lois sur les Drogues

Dans le contexte global de la lutte contre le VIH, l’Afrique subsaharienne, dont le Togo fait partie, demeure une région fortement touchée. Cependant les efforts d’intervention sont souvent entravés par des politiques punitives envers les usagers de drogues. Selon des données récentes, les utilisateurs de drogues injectables ont 35 fois plus de risques de contracter le VIH que la population générale. Les lois actuelles sur les drogues au Togo criminalisent l’usage de stupéfiants, isolant ainsi les usagers de drogues et restreignant leur accès aux services de santé essentiels, y compris ceux liés au VIH. La stigmatisation et la peur de poursuites judiciaires empêchent ces communautés de chercher de l’aide, augmentant leur vulnérabilité face au VIH. Il est urgent de réformer ces lois pour adopter une approche de santé publique axée sur la réduction des risques plutôt que sur la criminalisation. Cela inclut la mise en place de programmes de traitements de substitution aux opiacés, et l’accès facilité aux services de dépistage et de traitement du VIH. Des modèles réussis dans d’autres pays montrent que la réduction des risques, par le biais de programmes tels que les traitements de substitution aux opiacés, diminue nettement les cas d’infections au VIH, ainsi que d’autres maladies liées à l’usage partagé de matériel d’injection contaminé.

Dignité et Droits de l’Homme

Arguments pour la Réforme des Lois sur la Drogue:

Les droits de chaque individu doivent être respectés, indépendamment de son statut sérologique ou de son usage de drogues. Les politiques punitives renforcent la stigmatisation et les discriminations, violant ainsi les droits fondamentaux de ces personnes.

Impact de la Réduction des Risques : Des modèles réussis dans d’autres pays montrent que la réduction des risques, par le biais de programmes tels que les traitements de substitution aux opiacés, diminue nettement les cas d’infections au VIH, ainsi que d’autres maladies liées à l’usage partagé de matériel d’injection contaminé.

Efficacité Economique : Investir dans des politiques de santé publique adaptées est moins onéreux à long terme que la gestion des conséquences sanitaires et sociales de la criminalisation. Les réformes peuvent conduire à une réduction des dépenses liées aux systèmes judiciaires et de santé.

Accès Amélioré aux Services de Santé : La peur des poursuites judiciaires dissuade les usagers de drogues de chercher de l’aide. Libéré de cette crainte, un plus grand nombre se tournerait vers les services de dépistage et de traitement, réduisant ainsi les nouvelles infections.

Recommandations

En mobilisant la société civile, les décideurs politiques, et les partenaires internationaux, nous appelons à:

  • La décriminalisation de l’usage de drogues afin de réduire la stigmatisation et d’assurer l’accès aux soins
  • L’implantation de programmes de réduction des risques sur l’ensemble du territoire togolais.
  • L’amélioration de l’accès au dépistage et au traitement du VIH pour tous, sans discrimination.
  • Une sensibilisation accrue sur les droits des usagers de drogues afin de démanteler les préjugés et pratiques discriminatoires

Conclusion

Aujourd’hui, en cette Journée mondiale du sida, nous appelons le gouvernement togolais, la société civile et les partenaires internationaux à s’unir pour promouvoir le dépistage du VIH et adopter des réformes législatives audacieuses concernant les drogues. Ensemble, en plaçant la dignité humaine et les droits au centre de nos actions, nous pouvons concrétiser la vision d’un avenir sans sida.

«Suivons le chemin des droits» n’est pas seulement un slogan, c’est un appel à l’action pour garantir que chacun, quel que soit son statut ou ses antécédents, ait accès à la santé, au respect et à la vie. Ensemble, mettons fin au sida d’ici à 2030.

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